Chantiers
liseret

Réhabilitation de 318 logements en site occupé, restructuration et surélévation de bureaux et requalification des espaces extérieurs

221-231-239 rue de Belleville, 75019 Paris

Maîtrise d’ouvrage :
PARIS HABITAT

Maîtrise d’œuvre :
GTM BATIMENT Mandataire EXE
JBA Architectes Mandataire Conception
CODA Architectes associés
L'ARBRE A CAM Paysagiste
CIEC BE TCE
IPC Economiste de la Construction
LE FRENE MOS

Surface  :
18 184 m² SDP logements réhabilités
1028 m² SDP bureaux créés

Coût de l’opération :
23 645 000 € HT

Calendrier :
Travaux en cours, livraison 2025

Véritable patrimoine de la reconstruction, l’ensemble TUV s’inscrit le long de la rue de Belleville, au coeur de la ville de Paris. Il marque l’entrée sur le quartier de la Place des Fêtes, située à deux pas. Ancien faubourg ouvrier en périphérie de la ville de Paris, transformé après-guerre en quartier de logements sociaux, c’est un quartier aujourd’hui pleinement intégré à la vie parisienne, témoignant d’une vie culturelle riche et d’une véritable diversité sociale et architecturale.

L’ensemble, construit en 1964 par les architectes Leboucher, Astorg et Salles, domine la rue et la ville de Paris. Constitué de trois barres aériennes posées en retrait sur un socle de commerces et bureaux qui vient marquer l’angle entre la rue de Belleville et la rue Compans, l’ensemble constitue un signal urbain qui joue autant avec les vues proches qu’avec les vues lointaines.

La géométrie rigoureuse des façades des trois barres, toutes identiques, s’associe à la finesse des modénatures en béton, pour créer un dessin subtil et qualitatif qui souligne la verticalité. En contrepoint, le socle fut dessiné à l’origine comme une succession de bandeaux horizontaux rythmés par une trame de 75cm, venant asseoir les barres et créer une échelle plus humaine et propice à la déambulation.

Les travaux de rénovation successifs et l’incendie qui a détruit une partie du socle ont contribué toutefois à perdre cette dualité vertical / horizontal et à flouter la clarté des accès ; à cela s’ajoute le vieillissement des matériaux de façades et le changement des besoins et modes de vie, rendant nécessaire les travaux de réhabilitation commandés par Paris Habitat. 

Implanté en retrait de la rue de Belleville, derrière une allée arborée, et à l’angle de la rue Compans, le socle de bureaux constitue une assise pour les barres de logement. Notre proposition vient mettre en valeur l’architecture d’origine tout en cherchant à s’ancrer à la partie réhabilitée par Van Cappel de Prémont & Frassanito. L’objectif est de recréer une séquence urbaine cohérente et de redonner aux habitants du quartier une promenade commerçante ombragée agréable à emprunter.

Cherchant à retrouver le dessin d’origine tout en se raccrochant aux façades métalliques de la partie est du bâtiment, nous proposons un traitement purement horizontal avec allèges en bois noirci et bandeaux vitrés. Le bâtiment est pensé comme une série de strates géologiques s’imbriquant les unes dans les autres, la façade métallique existante constituant une partie intégrante de l’ensemble.


L’opposition entre le mat sombre du bois et le reflet brillant du verre souligne ce dessin et se raccroche également au brillant du métal perforé existant. Dans un souci de continuité architecturale, nous reprenons en outre dans le dessin de nos menuiseries la trame de 75cm existante, qui permet par ailleurs une modularité des bureaux. Ce socle linaire est ponctuellement percé par de grandes arches en bois blond, signalant les accès vers les logements. Le contraste entre le bois noirci et le bois blond permet un repérage aisé de ces entrées, clarifie les accès et créé un évènement le long de cette séquence urbaine.

Enfin, l’angle entre la rue de Belleville et la rue Compans, aujourd’hui relativement désordonée, est simplifié et magnifié : les bandeaux horizontaux se plient et soulignent la perspective ; le pied des poteaux devant l’entrée Ouest est planté, et de la végétation pousse le long de ces verticales, créant une touche de verdure qui vient rappeler les jardins luxuriants du coeur d’îlot.