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liseret

Réhabilitation de 116 logements en milieu occupé

Cité Renault, 78410 Aubergenville

Maîtrise d’ouvrage :
IN'LI

Maîtrise d’œuvre :           
CODA Architectes mandataire
ALTEREA BE TCE - OPC

Surface :
7 445 m² SDP

Montant des travaux :
8 417 345 € HT

Calendrier :
Etudes en cours, livraison prévue 2026

Certification et labels :
CERQUAL NF HABITAT BBC RENOVATION

Pour loger les cadres de l’usine Renault, des pavillons individuels et petits immeubles collectifs s’implantent sur « les résonnances » du parcellaire de la ville-jardin des années 20 et s’orientent vers l’entrée principale de l’usine Renault. La Cité Renault est ainsi construite en 1945 avec les techniciens de la marque sous couvert de l’architecte Zehrfuss et des systèmes constructif de Jean Prouvé. Elle fait aujourd'hui l'objet d'une inscription à l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel de la Région Ile-de-France.

Les bâtiments ont déjà fait l’objet d’une réhabilitation lors de laquelle des volumes légèrement arrondis habillés de panneaux HPL avec une impression en imitation bois rouge ont été ajoutés. Ces volumes redécoupent les bâtiment type « barres » dans leur longueur. Un traitement souvent été appliqué lors des réhabilitations « Palulos » et qui ne tient pas compte du caractère patrimonial de ces bâtiments, et qui participe au contraire à ancrer les bâtiments dans une écriture de logements social en barre souvent stigmatisées des années 90 plutôt que d'en valoriser l’écriture d’origine.

Le projet vise à réhabiliter et mettre en valeur l'écriture architecturale originale de l'époque de construction, tout en répondant aux exigences modernes de conformité technique, thermique et de sécurité. L’objectif est de trouver un équilibre entre l’adaptation aux réglementations actuelles, telles que les normes thermiques et de sûreté, et le respect de l’architecture patrimoniale existante dans le souci de préserver et sublimer son identité.

Une isolation thermique extérieure est prévue sur les façades des logements, à l’exception du rez-de-chaussée, qui recevra une mise en peinture dans une teinte gris foncé. Ce choix permet de faire visuellement disparaître le socle des immeubles et de mettre en valeur les pilotis laissés blancs, créant ainsi un effet de « bâtiment flottant » inspiré de l’architecture corbuséenne.

Les châssis des fenêtres seront réalisés dans une teinte anthracite. Ce choix chromatique renforce le contraste avec les façades enduites de blanc, anciennement en béton brut, pour mieux répondre aux besoins thermiques actuels. Ce contraste appuyé vise à marquer la pureté et la géométrie du volume architectural, mettant en avant les lignes sobres et modernes du bâtiment.

À l'origine, les éléments colorés incluaient les nez de dalles, les stores et certaines fenêtres, dans une approche esthétique définie par Félix Del Marle à travers son étude intitulée Polychromie de la cité. Le projet contemporain reprend fidèlement cette répartition, mais limite l’utilisation des couleurs primaires aux nez de dalles. Par ailleurs, le projet remplace les stores d’origine, désormais trop délicats, par des persiennes métalliques inclinables. Ces nouvelles persiennes conservent l’effet visuel des stores inclinés tout en offrant une meilleure durabilité et des performances thermiques adaptées aux besoins actuels.

Historiquement, les immeubles collectifs étaient dotés de parois ajourées au droit des séchoirs. Le projet prévoit un traitement d’enduit matricé à ces emplacements, intégrant des lignes horizontales qui recréent le dessin ajouré de manière purement esthétique. Ce traitement rend hommage à l’architecture d’origine tout en assurant la continuité thermique nécessaire.

En ce qui concerne la sécurité, l’absence initiale de garde-corps en toiture a conduit à une réinterprétation respectueuse de la géométrie originelle. Des garde-corps en verre sans ossature métallique seront installés sur les toitures-terrasses. Ces éléments discrets se fondent avec le ciel tout en garantissant la sécurité conformément à la réglementation actuelle.

Les garde-corps des balcons ont également été revisités : historiquement réalisés en structure métallique avec une double lisse basse et remplissage en verre, ils intégreront désormais une tôle perforée de teinte bleu-gris. Ce choix assure une meilleure protection de l’intimité des occupants tout en reproduisant, à distance, l’aspect du verre sablé pour respecter l’apparence originelle du bâtiment.